lundi 11 mai 2009

DISCOURS D’OUVERTURE DE LA JOURNÉE LITTÉRAIRE EDS

Mme la représentante du Ministre de la Promotion de la femme, de la famille et de l’enfant,
M. le représentant du Ministre de la Culture,
M. le représentant du Ministre de l’éducation, de l’alphabétisation et des langues nationales,

Mesdames, Messieurs, responsables d’associations culturelles ou de structures de production et de diffusion de livres, amis, passionnés, fous de la culture et du sport intellectuel,

Mesdames, Messieurs, les directeurs des CAP ou leurs représentants,

Mesdames, Messieurs les directeurs d’écoles, vous qui nous avez vite compris et nous avez ouvert sans rechigner les portes de vos écoles et parfois de vos coeurs,

Mesdames, Messieurs, reines et rois de la lyre, vous qui par vos plumes nous émerveillez, nous faites rêver et nous aidez aussi à nous réveiller,

Chers parents d’élèves, infatigables jardiniers qui arrosez, arrosez et arrosez sans vous ménager, dans l’espoir que vos semences seront de grands arbres solides à l’ombre desquels bien des coeurs seront apaisés,

Chères petites sœurs, chers petits frères, chers enfants, vous jeunes élèves éclairés qui avez accepté de jouer avec nous le jeu intelligent de la quête des connaissances littéraires qui ouvrent de nouveaux horizons et confèrent le savoir sans lequel le pouvoir n’est rien,

Honorables invités, issus de tous les milieux socio professionnels et convaincus comme nous que tous ceux qui aujourd’hui tournent le dos au livre reviendront un jour y puiser ne serait-ce qu’un dernier mot pour répondre à une violente question du temps,

Mesdames, Messieurs,

Comment résister à l’émotion, comment cacher ma joie, la grande joie qui m’enflamme le cœur et me transporte, comment taire mon bonheur de vous savoir des nôtres, n’ignorant pas que vous avez mille et une occupations que vous avez dû sacrifier pour répondre à notre invitation.
Merci, merci, mille fois, mille et une fois merci pour cette présence réconfortante et rassurante.

Je mesure la grandeur de l’honneur qui m’est fait de vous parler au nom de l’association ÉCRITURES DES SUDS et j’en remercie tous mes amis pour leur marque de confiance.

La cérémonie qui nous réunit ici ce matin est le point d’orgue d’une messe littéraire qui a commencé le 15 janvier pour se terminer le 28 mars dernier. Une messe organisée par l’association culturelle ÉCRITURES DES SUDS.

ÉCRITURES DES SUDS est née le 27 juillet 2008. C’est le résultat de la réorientation et de la reformulation des objectifs initiaux de CARAMEL, le Club d’animation et de réflexion sur les arts, mouvement d’expression littéraire. Ce club, je l’avais d’abord créé avec des amis en Côte d’Ivoire en 2000 pour aider les élèves à s’exercer en français et surtout à améliorer leur performance en orthographe.
Lorsque, en 2002, le navire ivoire s’est mis à tanguer et qu’il y avait trop de confusions de genre entre des vrais et des faux, j’ai choisi le Mali comme terre d’accueil et j’ai créé en décembre 2003 Caramel Mali.
En tant qu’enseignant, car je suis enseignant avant d’être journaliste, j’étais outré de savoir que les élèves parlaient et écrivaient de plus en plus mal le français. Et pourtant, quoi qu’on dise, le français, pour le moment notre langue officielle et notre principale langue d’apprentissage à l’école, est, pour nous, le meilleur moyen d’échanges, de partage, de formation, d’information, de communication et d’intégration.

Dans notre société globalisée d’aujourd’hui, pour exister, il faut savoir communiquer et pour savoir communiquer, il faut maîtriser au moins l’outil de communication qui est la langue. Senghor et Césaire et Damas et Diop et tous les autres de leur temps avaient compris que pour toucher l’âme des dominateurs, il fallait utiliser contre eux leur propre langue comme un fouet. Cela n’a pas empêché ces pionniers de la Négritude de rester attachés à leurs langues maternelles, à leurs langues nationales.

Le championnat d’orthographe, nous l’avons initié ici au Mali en 2004, avec 8 écoles sur deux communes, avec les CAP de Lafiabougou et d’Hippodrome. Nous sommes passés à 12 écoles en 2005, à une quinzaine en 2006 puis à une trentaine en 2007, avec cette fois les six communes du District et un CAP par commune.

Après un tel parcours, il fallait faire une pause pour faire le bilan et envisager la suite. C’est cette pause en 2008 qui a abouti à la création de l’association ÉCRITURES DES SUDS.

Par ÉCRITURE il ne faut pas comprendre seulement la transcription de lettres ou de mots à déchiffrer. Pour nous ÉCRITURES (au pluriel), est considéré dans le sens de signatures identitaires, de marques distinctives d’une culture.

Pourquoi des Suds et non du Sud ? Voilà la question qui revient toujours ? Eh bien c’est parce que nous prenons chaque pays du Sud avec ses particularités culturelles, ses spécificités, ses différences. Car pour nous, la diversité n’est rien d’autre que la somme des différences acceptées par tous.

L’association ÉCRITURES DES SUDS est composée de plusieurs cellules correspondant chacune à une activité précise. Par exemple : la cellule SOIRÉE-SÉSAME organise des lectures publiques à domicile avec des lycéens ; la cellule CARREFOUR organise dans des lycées des rencontres entre de jeunes artistes (auteurs ou plasticiens) et les élèves, etc…

Le championnat d’orthographe dont la cérémonie de clôture nous réunit ici aujourd’hui est l’activité de la cellule CHAMPI’ORTHO.

Votre présence, Mesdames, Messieurs, nous fait oublier toutes les difficultés que nous avons rencontrées sur notre chemin. Des difficultés auxquelles nous nous attendions du reste car nous savions déjà qu’il est plus facile d’organiser un concours de « couper-décaler, de « bobraba » ou de « battle dance », qu’un championnat d’orthographe. Mais notre foi est notre force. Nous savons que nous sommes sur la voie royale et que d’autres personnes partageant notre idéal se joindront à nous pour lutter en faveur d’une bonne maîtrise de la langue française par les élèves.

Mesdames, Messieurs, tout en vous réitérant mes remerciements au nom de l’association EDS, je vous souhaite de passer une agréable matinée en notre compagnie.

MERCI.

MINGA S. Siddick